Qu’est-ce que l’affordance ?

Qu’est-ce que l’affordance ?

Rédigé par Xavier

3 mars 2020

Origine du mot

L’affordance est un mot couramment utilisé dans le domaine de la conception d’interface centrée utilisateurs (UX). Créé dans les années 1970 par le psychologue américain James J. Gibson, ce terme s’est popularisé par Donald Norman, auteur du célèbre ouvrage « The Design of Everyday Things ». Alors que ce concept semble davantage du registre de la psychologie, voyons comment il peut tout aussi bien constituer un principe clé dans la conception d’interface utilisateur et l’UX Design.

AffordanceDe la psychologie à l’UI/UX Design

Terme d’origine anglaise, l’affordance renvoie à la notion de « potentialité », marquant un champ d’investigation très large. De nombreuses disciplines l’utilisent ou y font référence comme la psychologie cognitive, la psychologie ergonomique, le design, l’interaction homme-machine ou bien encore l’intelligence artificielle. D’un point de vue psychologique, l’affordance désigne donc l’ensemble des possibilités d’actions sur un objet. En revanche, dans le domaine de l’expérience utilisateur (UX), l’ergonomie des interfaces et les interactions hommes-machines, son emploi est plus restreint, puisque l’affordance se réfère davantage la « capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation » sans avoir à lire nécessairement pour cela un mode d’emploi. Dans ce dernier cas, l’affordance et la possibilité d’une utilisation intuitive d’un objet sont synonymes.

Alors que le psychologue James J. Gibson donna forme au concept en proposant le terme affordance dans son ouvrage majeur « The théorie of affordances », c’est en 1988 que Donald Norman dans son ouvrage : « The Design of Everyday Things », réutilisa le terme dans le domaine de l’interaction homme-machine afin de désigner les potentialités d’action perceptibles par l’utilisateur d’un programme. Il s’agit ici de capacités de perception pour les utilisateurs pouvant variées selon leurs objectifs, leurs convictions ou leurs expériences passées. Parfois même des affordances peuvent être des contraintes.

 

L’affordance perçue” selon Donald Norman

Donald Norman s’approprie ce concept en 1988, dans la première version de son ouvrage « The Design of Everyday Thing ». L’apparence est une clé pour permettre à l’utilisateur de trouver ce qu’il recherche, de comprendre son fonctionnement et de l’utiliser. C’est donc l’une des bases d’un design réussi.

Dans le domaine de la conception des interfaces UI (User Interface) l’affordance constitue un point clé. Elle facilite le choix des bons éléments interactifs. Elle donne par conséquent aux utilisateurs tout un panel d’indice et d’éléments indiquant la manière dont ils devraient finalement agir et ce qui se passera en définitif, lorsqu’ils le feront.

Comme c’est le cas par exemple des boutons et leur conception graphique avec des bordures, des ombres et contrastes, pouvant donner l’impression que ces boutons sont sur élevés et d’être utilisés comme dans la vie réelle.

Ce procédé ou style de conception graphique d’interface est plus généralement connu sous le nom de Skeuomorphisme. Le but étant d’adapter les qualités visuelles et psychiques à une interface numérique.

Tout en sachant également, que tout choix de conception doit respecter l’aspect général de l’interface. Ce qui compte in fine, c’est le boutons reste cliquables. C’est aussi le cas pour l’utilisation des icônes claires servant par là même à définir le but d’un lien et à renforcer l’action des utilisateurs. C’est pourquoi les concepteurs en UI/UX Design doivent rester au fait des tendances et des modèles. La conception de l’interface utilisateur est une mine de bonnes pratiques que chaqueUI/UX Designer doit forcément comprendre.

Skeuomorphisme de l’interface iOS 6 contre flat design de l’interface iOS 7

Exemple d’une interface en Material design, le Design selon Google

 

Affordance et culture

L’affordance a fort à voir avec la “culture” comme le montre très bien cette présentation. Le produit joue un rôle social essentiel dans nos vies. Il n’est pas étonnant que son acceptation consiste en une dimension culturelle très marquée, au point parfois de devenir “critique” (slide 41 et suivantes)

Lire aussi : Quels livres faut-il lire pour comprendre l’affordance ?

 

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