Réfléchir seul peut rapidement s’avérer inefficace pour résoudre un problème, surtout dans le cadre d’un travail en équipe. L’art du brainstorming collectif est une démarche productive qui requiert des techniques précises, ainsi qu’un état d’esprit ludique et ouvert. Voici quelques conseils pratiques pour tirer le meilleur parti de votre équipe à travers sept types d’ateliers.
Le brainstorming en UX : quand et pourquoi ?
Le brainstorming, pour une équipe d’UX designers, peut se définir comme une technique de travail collaboratif visant à générer un maximum d’idées créatives et variées ou de concepts nouveaux, sans jugement, dans un temps limité, afin de résoudre un problème spécifique ou d’explorer des solutions innovantes liées à l’expérience utilisateur.
Cette méthode d’idéation repose sur la libre expression, l’écoute active, et la synergie des compétences, favorisant des propositions diversifiées qui pourront ensuite être affinées ou combinées pour aboutir à des solutions pertinentes et centrées sur l’utilisateur.
Lire àce sujet : Brainstorming : 7 ateliers d’idéation
Exemples de bainstorming pour le design UX/UI
Durant un brainstorming, les participants sont encouragés à exprimer librement leurs idées, sans jugement ni censure. L’objectif est de produire une quantité importante d’idées nouvelles. Le tri et l’évaluation des idées interviennent uniquement après la session.
Dans le cadre d’une équipe de designers UX, un atelier de brainstorming peut être utilisé pour explorer de nouvelles approches d’interface, imaginer des concepts pour une refonte UI, ou encore définir les bases d’une expérience utilisateur pour une application.
Prenons l’exemple de la conception de l’interface client d’une banque, le brainstorming peut servir à définir de nouvelles fonctionnalités susceptibles d’améliorer l’expérience utilisateur, comme de nouveaux outils de gestion budgétaire, des services de paiement simplifiés ou la hiérarchisation de conseils personnalisés en matière d’investissement.
Quand organiser un brainstorming UX ?
Dans la création d’interfaces et de produits numériques, ce type d’atelier créatif est souvent employé au début d’un projet, notamment pour poser les bases d’une création UX, visualiser l’UI, ou clarifier les besoins. Cependant, il peut également intervenir après des phases de tests afin d’explorer de nouvelles pistes d’amélioration.
Organiser un brainstorming pour la cohésion d’équipe en début de projet UX
Un brainstorming en début de projet améliore la cohésion d’équipe et pose les bases d’une collaboration à venir. Pour les UX designers, cette étape est particulièrement importante pour aligner les visions, définir les objectifs et établir un socle commun de compréhension.
Le brainstorming classique : principes et organisation
Issu des années 1950, le brainstorming traditionnel est à la base de nombreuses autres techniques.
Préparation du brainstorming
Définir un objectif clair, quel est le but de ce projet ? Quelles sont les questions clés auxquelles il faut répondre ?
Choisir un facilitateur qui aura pour rôle de guider la discussion, de s’assurer que tout le monde participe et de résumer les idées clés. L’environnement est important. Choisissez un espace de travail confortable et propice à la créativité. Prévoyez des Post-its, des marqueurs et un tableau blanc. Assurez-vous que tous les membres de l’équipe concernés sont présents et impliqués dans le projet.
Le rôle du facilitateur
Le facilitateur doit s’assurer que tous les membres de l’équipe se sentent à l’aise pour s’exprimer et qu’ils restent focalisés sur l’objectif initial du brainstorming.
Le facilitateur doit utiliser des outils visuels pour rendre les idées plus concrètes et faciliter la compréhension, il doit rester flexible et adapter son approche en fonction de la dynamique du groupe et de l’avancement de la session.
Principes à retenir :
- Préparer soigneusement l’atelier (questions, groupes, logistique).
- Favoriser un cadre propice à la créativité, sans jugement ni critique.
- Privilégier la quantité d’idées plutôt que leur qualité immédiate.
Déroulement du brainstorming
Nous présentons ici un déroulement type qui peut être remanié suivant les participants et la récurrence de l’atelier, bien qu’un rituel connu et huilé soit toujours apprécié.
Phase d’échauffement
Commencez par une activité ludique pour détendre l’atmosphère et encourager la participation.
- « Mon mot préféré pour décrire ce projet » : Chaque membre de l’équipe choisit un mot qui, selon lui, représente le mieux le projet.
- « Si ce projet était un animal, quel serait-il et pourquoi ? » : Cette activité permet de stimuler l’imagination et de favoriser la créativité.
Présentation du projet
Rappelez les objectifs du projet, les contraintes et les enjeux.
- Définir un timing adapté : une dizaine de minutes par question est souvent suffisante.
- Énoncer une problématique claire et concise.
Génération d’idées
Exemple de questions pour lancer le brainstorming :
- Quelles sont les principales attentes des utilisateurs ?
- Quelles sont les fonctionnalités indispensables ?
- Quels sont les concurrents et comment pouvons-nous nous différencier ?
- Quels sont les défis techniques à relever ?
Encouragez chacun à exprimer ses idées sans jugement. Notez toutes les propositions sur un tableau blanc ou des Post-its.
Structuration des idées
Regroupez les idées par thématiques et hiérarchisez-les en fonction de leur importance. Noter ou enregistrer toutes les idées produites pour les exploiter ultérieurement.
Synthèse
Résumez les principales idées et les points de consensus. Si l’atelier est long, les points de synthèses servent à relancer la recherche.
Définition des prochaines étapes
Déterminez les actions à mener suite à ce brainstorming et attribuez les responsabilités. Cette étape peut avoir lieu après le débriefing et le dépouillement classé des idées.
3 variantes de brainstorming particulièrement adaptées à l’UX Design
Parmi les dizaines de déclinaisons de brainstormings, en voici 3 qui présentent des caractéristiques antinomiques et qui peuvent donc à ce titre être alternées pour rendre le travail d’une équipe plus ludique.
Le Brainwriting
Plutôt que de parler, les participants écrivent leurs idées, qui circulent entre eux pour être enrichies. Ce format favorise l’expression des personnes introverties et est particulièrement efficace pour générer un grand volume d’idées. Le brainwriting valorise la diversité des profils au sein d’une équipe. En donnant à chacun le temps de poser ses idées par écrit.
Brainstorming vs Brainwriting
Exemple :
Lors de la conception d’une nouvelle interface mobile, chaque participant écrit 3 idées en 5 minutes. Les feuilles circulent ensuite pour que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice.
Avantages :
- Favorise la participation de tous, en particulier des personnes introverties.
- Permet de générer un grand nombre d’idées dans un temps relativement court.
- Réduit les phénomènes de pensée de groupe.
Limites :
- Peut-être moins dynamique qu’un brainstorming oral.
- Nécessite une bonne organisation pour la circulation des feuilles et la synthèse des idées.
Le brainwriting permet d’augmenter de 20 % le nombre d’idées innovantes par rapport à un brainstorming classique, tout en réduisant les phénomènes de pensée de groupe.
Les chapeaux de Bono
Inspirée par Edward de Bono, cette méthode attribue à chaque participant un rôle représenté par un chapeau de couleur (logique, créativité, pessimisme, etc.) afin d’explorer diverses perspectives de manière structurée.
La méthode des chapeaux de Bono est un outil qui permet d’objectiver une vision à 360° d’un problème. En attribuant à chaque participant un rôle spécifique, on s’assure d’explorer toutes les dimensions d’une problématique.
Les chapeaux de Bono — Optima Training (UK) Limited
Exemple : Lors de l’évaluation d’un prototype, un participant endosse le rôle du « chapeau noir » pour identifier les risques, tandis qu’un autre se met dans la peau du « chapeau vert » pour proposer des idées créatives.
Avantages :
- Permet d’explorer toutes les facettes d’un problème de manière structurée.
- Favorise une prise de décision plus objective.
- Développe l’empathie et la compréhension des différents points de vue.
Limites :
- Peut être artificiel et contraignant pour certaines personnes.
- Nécessite une bonne compréhension des différents rôles attribués.
L’utilisation des chapeaux de Bono permet de réduire les biais cognitifs et d’améliorer la qualité des décisions prises en équipe.
Challenge Assumption
Cet atelier remet en question les hypothèses de travail pour affiner les conceptions et éviter les biais cognitifs. C’est un brainstorming conçu pour déconstruire les croyances limitantes en remettant en question les hypothèses de départ, on ouvre de nouvelles perspectives.
Assumptions : How to Track Them in the UX Design Process – NNGroup
Exemple :
Avant de lancer un nouveau produit, on peut se demander : « Sommes-nous sûrs que les utilisateurs ont vraiment besoin de cette fonctionnalité ? Y a-t-il d’autres façons d’aborder ce problème ? »
Avantages :
- Permet de remettre en question les idées reçues et les biais cognitifs.
- Favorise une approche critique et constructive.
- Stimule l’innovation radicale.
Limites :
- Peut être déstabilisant pour certaines personnes.
- Nécessite une bonne connaissance du contexte et des enjeux.
Le challenge assumption permettrait de réduire le risque d’échec d’un projet en identifiant les failles potentielles dans la conception.
Ce qu’il faut retenir avant d’organiser un brainstorming
En conclusion, les ateliers de brainstorming, quelle que soit leur forme, nourrissent la créativité, renforcent la collaboration et accélèrent le développement des projets.
Il est recommandé de combiner plusieurs méthodes pour tirer parti de leurs forces respectives et obtenir des résultats plus riches et plus complets. Par exemple, on peut commencer par un brainstorming pour générer un grand nombre d’idées, puis utiliser les chapeaux de Bono pour les affiner, et réaliser un mind map collaboratif pour visualiser les différentes pistes.
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Image à la UNE : Brainstorming Liquidink Design — Dribbble