Une bibliothèque de polices, comme Google Fonts, est une collection en ligne de caractères typographiques que l’on peut intégrer directement dans nos pages web. Utiliser des polices web présente de nombreux avantages : une grande variété de styles typographiques accessibles gratuitement, une mise à jour régulière des polices et une amélioration de l’expérience utilisateur grâce à une meilleure lisibilité et une personnalisation accrue de l’apparence du site.
Les fondamentaux des Google Fonts
Google Fonts s’est imposé comme le leader dans ce domaine, offrant un choix immense de polices de haute qualité, utilisées par des millions de sites web à travers le monde. Le choix des polices est un élément clé de la conception web, car il influence directement la perception de l’utilisateur sur le contenu et contribue à renforcer l’identité visuelle d’un site.
Simplicité d’utilisation de la bibliothèque
Lorsque vous naviguez sur la plateforme Google Fonts, vous sélectionnez la police qui correspond le mieux à vos besoins. Vous pouvez filtrer les polices par style (serif, sans-serif, cursive, etc.), par poids (gras, fin), par largeur (condensed, expanded) et même par langue.
L’avantage premier d’une font Google
Une fois la police de caractère choisie, Google vous fournit un code à insérer dans l’en-tête de votre page HTML. Ce code est inséré dans le code source de votre page web, généralement dans la section <head>. Ce code contient un lien vers les fichiers de la police. Lorsqu’un visiteur arrive sur votre page, son navigateur télécharge les fichiers de la police nécessaire et l’affiche dans le texte de votre site.
Présentation de la bibliothèque de font Google – Capture d’écran site Google Font
Les principales familles de fonts et leurs utilisations
1. Serif
Les polices serif sont caractérisées par des petits « pieds » (les serifs) à l’extrémité de chaque trait. Elles donnent un aspect classique, élégant et traditionnel. New Roman, Garamond, Georgia, Baskerville sont utilisées en corps de texte pour les articles de blog, les livres et documents formels.
2. Sans-serif
Les polices sans-serif généralement plus simples et plus modernes ; comme Arial, Helvetica, Roboto, Verdana. On les utilise pour les titres, en-têtes, interfaces utilisateur, textes courts.
3. Display
Les polices display sont conçues pour attirer l’attention. Elles ont souvent des formes inhabituelles, des tailles importantes et sont utilisées pour les titres, les éléments graphiques ou les logos comme Impact, Black Chancery, Lobster et Pacifico.
4. Script
Les polices script imitent l’écriture manuscrite. Formelles ou plus décontractées, on peut citer : Vivaldi, Pacifico, Dancing Script. À utiliser avec parcimonie.
5. Monospace
Les polices de caractère monospace ont tous les caractères de même largeur et sont souvent utilisées pour le code, les tableaux et les terminaux, par exemple : Courier New, Monaco, Consolas.
Attention au bon emploi des polices de caractère
Le choix de la famille de police dépend du contexte, le message et le ton de votre contenu. Mais aussi du persona de vos utilisateurs et de leurs goûts. N’utilisez pas trop de familles de polices différentes sur une même page, cela peut rendre votre design difficile à lire et combinez les familles de polices pour créer des contrastes.
Comment bien choisir une police Google ?
Pour les UX designers, le choix d’une police Google ne se limite pas à l’esthétique. Il s’agit d’un processus qui requiert une analyse approfondie de la typographie et de son impact sur l’expérience utilisateur.
Au-delà des familles traditionnelles (serif, sans-serif, display), il est fondamental de considérer des critères tels que la x-hauteur, l’espacing, l’ascendance et la descendance, qui influent directement sur la lisibilité et l’harmonie visuelle.
De plus, l’utilisation d’outils d’analyse typographique permet d’évaluer objectivement les performances de différentes polices en termes de contraste, de poids visuel et de cohérence avec les autres éléments de l’interface. Enfin, il est essentiel de tester les polices dans différents contextes et sur différents supports (écran, impression) afin de s’assurer qu’elles répondent aux besoins spécifiques de l’utilisateur final.
De nombreux filtres très utiles sont proposés – capture d’écran site Google Font
Les formats de fichiers de polices utilisés sur le web
Le choix du format de police n’est pas anodin lorsqu’on l’utilise sur un site ou une interface numérique. En effet, chaque format possède ses propres caractéristiques en termes de compatibilité, de poids et de fonctionnalités.
Les 4 formats de fichier de police
TrueType Font (TTF) et OpenType Font (OTF)
Ces formats sont les plus courants et offrent une large compatibilité. Ils sont souvent utilisés comme base pour les formats web optimisés.
Web Open Font Format (WOFF)
Ce format est spécifiquement conçu pour le web. Il offre une compression élevée, ce qui réduit le temps de chargement des pages. WOFF2, une version plus récente, apporte des améliorations supplémentaires en termes de compression.
Embedded OpenType (EOT)
Ce format était principalement utilisé pour Internet Explorer, mais sa compatibilité s’est réduite avec les nouvelles versions de ce navigateur.
Scalable Vector Graphics (SVG)
Les polices SVG sont définies par des chemins vectoriels, ce qui permet une grande flexibilité et une excellente qualité d’affichage à toutes les tailles. Cependant, leur support n’est pas encore complet dans tous les navigateurs.
Quels sont les critères à retenir pour choisir un format ?
Aucun choix n’est parfait, il convient donc de hiérarchiser ses priorités à partir de ces paramètres :
La compatibilité
Assurez-vous que le format choisi est compatible avec les navigateurs que vous ciblez. WOFF et WOFF2 offrent généralement la meilleure compatibilité.
Le poids
Le poids du fichier de police influence le temps de chargement de la page. Privilégiez les formats compressés comme WOFF et WOFF2.
Les fonctionnalités
Certains formats offrent des fonctionnalités avancées, comme la prise en charge des ligatures ou des glyphes alternatifs.
La qualité d’affichage
Les formats vectoriels comme SVG offrent une meilleure qualité d’affichage à toutes les tailles.
En pratique, comment choisir ?
Pour un projet web, il est actuellement recommandé d’utiliser les formats WOFF2 et WOFF. Ces formats offrent un bon compromis entre compatibilité, poids et fonctionnalités. Pour une compatibilité maximale avec les anciens navigateurs, il peut être nécessaire d’inclure également les formats TTF et EOT.
How to Use Google Fonts 2023 — DevSprout
Faut-il personnaliser l’affichage d’une police Google font ?
Tout est question de finesse… La question de savoir si une police Google Fonts doit être personnalisée pour un écran est une excellente interrogation, et la réponse est : cela dépend.
Pourquoi personnaliser ?
On personnalise une police de caractère pour améliorer la lisibilité. En ajustant le crénage (espacement entre les lettres), l’interlignage (espacement entre les lignes) ou le poids de la police, on peut optimiser la lecture sur un écran.
La cohérence visuelle. La personnalisation permet d’adapter la police au style graphique global du site ou de l’application.
On personnalise pour se différencier. Une police personnalisée peut rendre un design unique.
Quand faut-il personnaliser une Google font ?
Pour les petites tailles, lorsque la police est utilisée pour de très petits textes (légendes, boutons), une adaptation peut améliorer la lisibilité.
Pour les écrans de faible résolution, sur les écrans moins performants, une personnalisation peut compenser les limitations techniques.
Pour un design spécifique. Si vous recherchez un effet visuel particulier, la personnalisation est indispensable.
Quand éviter la personnalisation excessive ?
Une personnalisation trop importante dans le corps du texte peut rendre le texte difficile à lire, surtout sur de longues séquences.
Certaines polices de la plateforme sont spécifiquement conçues pour un affichage numérique et ne nécessitent pas de modifications importantes.
Comment personnaliser sa Google Font ?
Le langage CSS permet d’ajuster de nombreux paramètres typographiques : taille, couleur, poids, espacement, etc. Certains outils permettent de personnaliser les polices en ligne et de générer le code CSS correspondant. Pour des personnalisations plus poussées, des logiciels comme FontForge peuvent être utilisés.
Comment utiliser et optimiser les polices Google – Craig A. Bourne
Optimiser les polices Google
Optimiser les performances des polices web est un enjeu crucial pour garantir une expérience utilisateur fluide. Pour ce faire, les UX designers peuvent s’appuyer sur plusieurs techniques.
Trois choses à connaître
La création de sous-ensembles de caractères permet de réduire la taille des fichiers de police en ne chargeant que les glyphes strictement nécessaires, tandis que le format WOFF2 offre un taux de compression élevé.
La propriété CSS font-display permet quant à elle de contrôler la manière dont les polices sont affichées pendant le chargement de la page, évitant ainsi le FOUC (Flash of Unstyled Content).
Enfin, des outils d’analyse spécialisés aident à évaluer l’impact des choix typographiques sur les performances du site, en mesurant par exemple le temps de chargement des polices ou le taux de blocage du rendu. WebPageTest permet de mesurer les temps de chargement, la taille des fichiers et d’identifier les goulots d’étranglement. Lighthouse, intégré à Chrome DevTools, fournit un audit complet des performances d’une page web. GTmetrix offre des analyses détaillées des performances, avec des suggestions d’amélioration.
Les différents types de licences associées aux polices
Si la bibliothèque Google offre un accès gratuit à un vaste choix de typographies, il est essentiel pour les UX designers de comprendre les nuances des licences associées à ces polices. En effet, la gratuité ne signifie pas une absence totale de restrictions.
Les différentes licences Google Font
La plupart des polices Google sont distribuées sous des licences open source, principalement la SIL Open Font License. Cette licence permet une utilisation personnelle et commerciale, y compris la modification et la redistribution de la police, sous certaines conditions.
Les principales sont :
- Attribution : L’auteur de la police doit être mentionné.
- Partage des modifications : Toute modification apportée à la police doit être distribuée sous la même licence.
- Aucune restriction d’utilisation : La police peut être utilisée dans tout type de projet, sans restriction.
Les licences restrictives
Certaines polices peuvent être soumises à des licences plus restrictives, comme l’Apache License ou l’Ubuntu Font License. Ces licences peuvent imposer des conditions supplémentaires, notamment en matière de distribution ou de modification de la police. Consulter les licences de chaque police. Les conditions d’utilisation peuvent varier d’une police à l’autre. Respecter les conditions d’utilisation, une utilisation non conforme à la licence peut entraîner des problèmes juridiques.
Capture d’écran du site Google font
Ce qu’il faut retenir
Maîtriser Google Fonts est indispensable pour tout designer soucieux de créer des interfaces visuellement attrayantes et efficaces. Le choix d’une police permet d’améliorer la lisibilité, de renforcer l’identité d’une marque et d’optimiser l’UX. En comprenant les fondamentaux de la typographie web, en maîtrisant les outils de personnalisation et en respectant les licences d’utilisation, les UX designers peuvent tirer pleinement parti des polices de caractère Google pour donner vie à leurs projets.
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